Faudrait être de mauvaise foi !
Les faits sont là :
dans la foulée de ton élection,
conformément à tes promesses, tu réalises le « Grenelle Environnement »
pour combattre le réchauffement climatique…
Un an s’écoule. Janvier 2009 : 30 cm de neige à Marseille !
Si ça, ce n’est pas de l’excellence,
et si ça, ça ne vaut pas une prime au mérite, c’est à désespérer de tout.
Mon Empireur,

Non ?
Un type qui fait 30 cm de neige à Marseille,
contre le réchauffement climatique,
c’est un gars qui sait mener les affaires. Qui tient ses promesses.
Tout ça pour dire,
Que quand tu nous annonces la création d’un « Conseil pour la création artistique »,
Que tu vas présider, ben oui,
C’est clair qu’on est totalement rassuré.
La Culture est enfin sauvée.

C’est marrant,
Au même moment,
tu affirmes ton « attachement au régime des intermittents »,
Ce 13 janvier 2009,
Alors que les partenaires sociaux viennent d’en causer
et qu’il eût été efficace d’intervenir le mois dernier pour infléchir le Medef…
(Les négociations à ce propos se sont clôturées le 23 décembre 2008).
C’est balaud.
A trois semaines près, ton attachement aurait pu devenir concret…

Et puis, dans le même discours
tu vantes l’intérêt des enseignements artistiques.

– J’ouvre une parenthèse.
Ça te donne l’occasion, d’ailleurs,
d’opposer un Spinoza oublié à un Descartes glorifié.
Oublié où ? Glorifié où ?
C’est pas que j’aurais aimé t’entendre dire deux phrases de plus
Sur ce sujet,
Mais si, quand même,
Si si.
Une ou deux phrases sur Spinoza,
A mon avis, c’eut été fendard –

Donc, je reviens à l’enseignement artistique
« une affaire à laquelle j’attache une grande importance » dis-tu… :
Tu veilleras à ce que soient signés des partenariats
pour que chaque enfant ait la chance de rencontrer des artistes…

Question de cohérence, ajoutes-tu :
et tu énumères « Education, Architecture, Télévision Publique ».
Je la vois pas, ta cohérence.
Qu’est-ce qui unit ces trois mots, sinon les sinuosités de ton discours toursiveux ?
Words, words, words… disait Bill.

C’est marrant, parce que moi, la cohérence, je ne la vois pas comme toi.
Je la vois comme ceci :

Tu es attaché à l’intermittence.
Icelle a été profondément modifiée ces dernières années.
Tu le sais.
Un des points cruciaux a été d’exclure les heures prestées par les artistes dans les écoles,
des heures comptant pour le calcul des indemnités.

Plus ça va,
Plus le Politique demande que les artistes interviennent en « Action culturelle »,
Moins il y a de manière de financer ces « Actions » correctement.
L’Artiste doit s’y consacrer, mais ça ne compte pas pour du travail.
Cohérence dis-tu ? Mon Empireur.
Sont-ce les écoles, lycées, universités… qui doivent financer cela ?
Au moment où les cordons de la bourse (oui, je sais l’expression est mal choisie) sont resserrés ?
Ou bien, cela va être pris en charge par un Etat qui, schizophrène, va continuer à tolérer qu’on ne reconnaisse pas cela pour du travail d’artiste ?

Et alors qu’il y avait à faire sur ce sujet il n’y a pas trois semaines,
Et que tu n’as pas bougé,
Aujourd’hui, à Nîmes,
tu nous prétends qu’en prenant la Présidence d’un Conseil pour la Création artistique,
et en visant l’Excellence,
la Culture va entrer dans une ère solaire, telle que la rêvait Albert Camus ?

Pour ma part, je crains fort qu’il neige l’année prochaine sur la Culture.
Et pour te le dire tout franc,
Ton discours de 25 pages, j’ai bien l’impression qu’il était fait de 18 pages au moins hors sujet…
Méditerranée, mixité sociale…
toutes choses fondamentales…
Mais éclairaient-elles la question du « Conseil pour la création artistique » ou de « l’enseignement »… ?

Je vais terminer en te citant une dernière fois,
Mon Empireur,
Ce 13 janvier à Nîmes :
Après un rappel, orchestré comme une Samba lors d’un discours de Fidel C
(ta vieille technique « un coup trop à droite, un coup trop à gauche… même le centre s’y reconnaîtra »),
tu conclus en lançant
« Faites-moi partir, car j’ai encore beaucoup de choses à vous dire et je pourrais rester ».

Eh oui !
On en a bien conscience.
Tu pourrais rester, Mon Empireur,
Et c’est à nous de te faire partir…

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