Un moyen-métrage réalisé par Dominique Wittorski.

Adèle se fane doucement au milieu des fleurs imputrescibles de son magasin de pompes funèbres.
Elle est jeune, encore belle. Mais elle s’ennuie.
A mourir, justement…

Survient enfin un événement. D’abord simplement curieux.
Un homme étrange lui achète une couronne. Pour son frère, dit-il.
Deux jours plus tard il revient. Pour son grand-père.
Et le lendemain il en achète dix.
D’un coup.
Pour tous les membres mâles de sa famille.

Et là, que voulez-vous, l’être humain est ainsi fait, Adèle ne peut s’empêcher de penser que le curieux pourrait bien être inquiétant.
D’ailleurs l’explication que lui donne son client ne lui convient pas.
Un accident ? Trop monstrueux pour être crédible. Ou justement, pas assez…
L’idée qu’elle pourrait être impliquée, presque complice, lui est insupportable.
Complice de quoi exactement ?
Elle n’en dort plus. Il faut qu’elle agisse…

Équipe artistique

Avec :
Yann Collette (Georges Bonin)
Caroline Guth (Adèle Leroy)
Philippe Gaulé (le policier)
Dominique Wittorski (Francis Leroy)

L'équipe :
Adaptation et dialogues : Dominique Wittorski Caroline Guth ( d'après "Le meilleur client" d'Henri Troyat)
Productrice : Isabelle Mathy
Directeur photo : Benjamin Chartier
Ingénieur du son : Hélène Lamy au Rousseau
Décors : Fabrice Deperrois
Costumes : Natacha Gauthier
Chef monteuse : Gervaise Demeure
Musique : Joël Ruffier des Aimes
Mixage : Philippe Baudhuin
1er assistant réalisation : Franck Morand

Production :
Pétrouchka Films (Paris) - Polichinelle Productions (Bruxelles)

Avec le soutien :
de la Région Haute Normandie -- de l'ADAMI

Informations techniques :
Support : 35 mm -- Format : 1,85 -- Son : DOLBY SR
Durée : 30 minutes -- Métrage : 821 m -- Couleurs
©2003

Palmarès

Prix Spécial du Jury - Festival d’Argelès sur Mer (France) 2003
Prix SACD des Auteurs - Festival Média 10/10 (Belgique) 2003
Ours d'argent - Festival des Nations - Ebensee (Autriche) 2004

Festival du Cinéma International en Abitibi (Québec) 2002
Festival de Brest 2002
Festival “ Le court en dit long ” Paris 2003

Notes du réalisateur

Pour mon troisième court métrage, j’ai voulu tenté l’aventure de l’adaptation. Pourquoi ?
Parce qu’évidemment, le travail de la narration est effectué par quelqu’un d’autre. C’est sûr que c’est plus simple. Encore qu’il faille traduire en images et en situations des descriptions littéraires, et ce n’est pas simple.
Mais pouvoir être dégagé de la narration, parce qu’un auteur s’est déjà penché sur les problèmes de son efficacité, c’est un luxe.

En l’occurrence, Henri Troyat est un nouvelliste extrêmement efficace, même s’il est moins connu sous cette étiquette. Et pouvoir m’établir sur son travail me certifiait qu’une histoire limpide allait se raconter.

Pourquoi avoir choisit “ le meilleur client ” ?

Parce qu’à la lecture de cette nouvelle, j’y ai retrouvé trait pour trait mon propre univers. Des personnages insolites, par leurs ambiguités. Un rapport à la mort cocasse. Des questions de morales posées seulement de façon sous-jacentes, le récit restant toujours premier, et aucune morale n’étant affirmée.

L’idée d’une adaptation de quoi que ce fut ne m’avait jamais traversé l’esprit avant cette lecture. Et là, d’un coup, me trouvant un peu stupide de ne pas l’avoir inventée moi-même, cette histoire, l’évidence s’imposait à moi : contacter Henri Troyat et lui demander l’autorisation. Ce qu’il accepta sans problème.

Où se trouve ma place et mon point de vue dans ce travail d’adaptation ?

Il est clair que le passage du papier à l’écran demande un gros travail de transformation des choses pensées en faits visibles. C’est le travail de l’adaptateur. Au-delà de ça, il faut rendre chaque personnage attractif de bout en bout. Et donner une couleur picturale au récit. Le fait de ne pas choisir son intrigue ne signifie absolument pas que l’on abdique la façon dont on la mène. C’est pourquoi “ le meilleur client ” est devenu “ sans regrets éternels ”, où je choisit de rajeunir les personnages d’Henri Troyat, parce que ce qui passe merveilleusement de la vieillesse des personnages dans la nouvelle, risquerait bien de donner à l’écran un côté raciste ou fasciste aux personnages. Ce qui est loin d’être le propos de Troyat. Le rajeunissement des personnages permet de focaliser leurs peurs sur d’autres motifs que la traditionnelle “ lepénisation ” des esprits. L’ensemble de l’adaptation est constitué de choix semblables… Que je vous laisse découvrir dans le scénario.

Critiques

Une lettre de spectateur

" L'instant qui suit la fin du film trouve le spectateur déconcerté,
sans mot, en pleine contradiction,
partagé entre l'envie de rire et le respect devant la gravité des événements
vécus par des personnages on ne peut plus universels et banaux.

Bravo pour cette alliance de comique et de tragique, pour le jeu,
pour la construction, pour les parties et pour l'ensemble.

Qui suis-je pour décerner des césarsoscarsoursd'ortrophéefloche ?
Moi j'aime bien.
La musique,
le flic con,
le couple minable,
la vendeuse belle au raisonnement immonde de commerçante,
le client paumé d'autant plus doux que son interlocutrice devient menaçante tellement hors du coup,
ce cimetière imposé à tous pour toujours au-dessus de cette ville grise.

Noir, et libre, mais en couleur et lumineux. "

Le tournage

Le film