Odyssée. Chant 16.
Télémaque (fils d’Ulysse, rentré par un détour pour éviter les assassins) arrive chez Eumée. Joie des retrouvailles, Eumée revoit enfin celui qu’il aime (tiens ça me fait souvenir qu’au chant précédent Eumée nous remémore qu’il était l’ami, et un peu plus, l’ami d’enfance de la sœur d’Ulysse, qui disparaîtra pour cause de mariage royal).
Télémaque est accueilli comme il se doit. Il ne reconnaît pas, dans le clochard en loque, son père qui est à ses côtés. Référence peut-être (vous aurez compris mon obsession) à Jocaste qui ne reconnaît pas son fils en Œdipe quand il lui apparaît, pas plus qu’Œdipe ne reconnaît sa mère en Jocaste après qu’il eût tué Laïos, son père…
Trève. Eumée est chargé de partir à la ville prévenir Pénélope que son fils est en vie.
Du coup, Ulysse et Télémaque sont seuls. Athéna rend ses traits nobles à Ulysse. Est-ce cela qui aura manqué à Jocaste (l’aide d’un dieu, pour y voir clair) ? Et Ulysse et Télémaque commencent leur plan pour déloger les prétendants qui font le siège de Pénélope.
Lorsqu’Eumée revient de la ville, Athéna rend ses traits de clochard à Ulysse. Il nous est confirmé que le guet-apent tendu à Télémaque a échoué. C’est surtout les prétendants qui l’apprennent en même temps que nous. Ils deviennent encore plus féroces.
Deux remarques brèves :
1. Cela fait trois fois au moins que je lis cette phrase adressée à Ulysse, par différents interlocuteurs (Eumée, Télémaque…) : « …car ce n’est pas à pied que tu nous viens, je pense ». Ça me fait rire. Nous sommes, en effet, sur une île. On ne peut y venir sans bateau. Mais la formule est cocasse et ne manque pas d’humour. J’imagine qu’il y a bien d’autres tournures dont je ne mesure pas le second degré…
2. Eumée (le porcher), Télémaque (le fils) et Ulysse (le Héros) partagent un repas, aux dernières lignes du chant :
« Le souper servi,
on mangea,
tout aux joies de ce repas d’égaux… »
Pas mal quand même cette idée d’égalité (dans une culture qui pourtant pratiquait l’esclavage), peut-être dûe à vingt années de coups de pied au cul…