Jour 6.
Aucun intérêt à ce que l’Odyssée nous parle du covid tous les jours. L’Odyssée c’est quand même beaucoup plus vaste que ça. Et beaucoup plus intelligent que le robinet à eau tiède quotidien qu’on entend et lit ça et là. Il y a à dire sur ce qui nous arrive. Mais m’étonnerait bien que pour dire quelque chose de futé il ne faille pas quelques semaines de réflexions. Les questions c’est mieux que les réponses. On a du temps pour y apporter ses réflexions…
Or donc
Chant 6. Odysseos aphixis eis Phaiakas
Nausicaa à Ulysse :
» Puisque te voilà en notre ville et terre,
ne crains pas de manquer d’habits
ni de rien que l’on doive accorder,
en pareille rencontre, au pauvre suppliant. »
puis à ses servantes :
« Vous n’avez devant vous qu’un pauvre naufragé.
Puisqu’il nous est venu, il doit avoir nos soins :
étrangers, mendiants, tous nous viennent droit de Zeus ».
Et je constate depuis le début de ma lecture de l’Odyssée, lecture qui me distrait de notre quarantaine, que, quelque soit la ville où arrive un étranger, dans ce récit, (il y en a eu déjà quelques unes, pour Télémaque, pour Athéna, … hommes ou dieux…) on commence par le nourrir, le faire boire, éventuellement même le laisser dormir, et alors seulement on lui demande son nom.
Il y a dans cet Odyssée une science de l’accueil qu’on a manifestement perdue…
A moins qu’au contraire, devant la fermeture des humains de l’époque face aux immigrations, les poètes et les penseurs aient multiplié les récits d’accueil comme nous avons écrit la Déclaration des droits de l’Homme après les massacres de 1945.
Quoi qu’il en soit, il faut constater que l’appel à l’accueil est une nécessité des hommes depuis des milliers d’années. Et que l’Odyssée n’est pas un récit de bobos bisounours…
A bon entendeur…